Avez-vous remarqué à quel point l’histoire de l’art tend à ne représenter qu’une majorité d’hommes ? L’écrivaine, chercheuse et journaliste Katy Hessel tâche de corriger ce biais à travers son livre Histoire de l’art sans les hommes.
Reprenant le titre de l’ouvrage réputé Histoire de l’art écrit par le professeur autrichien Ernst Gombrich, Katy Hessel renverse le paradigme et remet un grand nombre de femmes artistes de la Renaissance aux Guerrilla Girls sur le devant de la scène.
Avec son livre en main, partez à la recherche des artistes pionnières de leur génération. Rejoignez-nous dans un voyage à travers la géographie et les genres, de l’iconographie italienne à la côte des Cornouailles au Royaume-Uni.
Les femmes de la Renaissance
Pendant la Renaissance, il était interdit aux femmes en Europe de prendre des leçons de dessins d’après nature et de se rendre dans les grands centres culturels qu’étaient Rome, Florence et Venise. Pourtant, et envers et contre tout, certaines d’entre elles devinrent de grandes artistes.
Lors de votre prochain séjour à Florence, rendez-vous à pied en quelques minutes à peine de l’Hotel Savoy jusqu’au réfectoire blanc et noir de l’église Santa Maria Novella. Levez le regard vers la Cène qui orne l’autel : vous faites face à l’une des premières artistes florentines de la Renaissance, Plautilla Nelli. Grâce au grand talent de cette sœur dominicaine, Nelli est parvenue à se faire une place dans l’ouvrage Les Vies de Giorgio Vasari. L’exploit est gigantesque : en 1550, ce peintre italien a voulu recenser les plus grands artistes passés. Sur les centaines d’hommes mentionnés, seules quatre femmes y sont incluses, dont Nelli.
Rendez-vous ensuite à la galerie Uffizi à cinq minutes à pied de l’hôtel pour admirer une autre œuvre de Nelli, Saint-Marc et Sainte-Catherine – restaurée à son état d’origine en 2017 dans le cadre de la monographie de l’artiste. Il est extraordinaire de penser que ces tableaux furent créés dans un atelier géré entièrement par des femmes que Nelli a mis sur place dans l’ancien couvent de Sainte-Catherine, situé sur la place Saint-Marc à Florence.
Une étoile baroque
Cela pourrait surprendre qu’il ait fallu attendre 2020 pour que la National Gallery à Londres organise la première exposition solo d’une artiste historique – la peintre baroque Artemisia Gentileschi.
Il faudra vous rendre à Rome pour découvrir le lieu de naissance de Gentileschi, d’où elle est devenue une célébrité internationale du temps de son vivant. Les femmes artistes restaient rares au XVIIe siècle mais Gentileschi est parvenue à surpasser les codes de son temps et à travailler en Italie et à Londres. Elle a même compté le roi Charles Ier et la très influente famille Médicis comme mécènes. À Londres, la National Gallery héberge son remarquable Autoportrait en Sainte-Catherine d’Alexandrie.
Des natures mortes qui prennent vie
C’est dans la partie dédiée aux œuvres botaniques du livre de Katy Hessel que vous découvrirez les travaux floraux de l’Hollandaise Anna Maria Sibylla Merian et de l’Anglaise Mary Delany. Toutes deux se retrouvent au British Museum, à 15 minutes en voiture du Brown’s Hotel. Les collages en papier délicats de Delany, produits alors qu’elle était âgée de 72 ans, ont attiré l’attention et l’admiration du roi George III et de la reine Charlotte. Lors d’une visite aux jardins de Kew, imaginez-vous Mary Delany papoter avec les figures royales alors qu’elle enseignait à la reine et aux princesses les rudiments de la botanique, dont les noms des plantes en latin.
Des artistes femmes de renommée mondiale
Nous menant des États-Unis au Japon en passant par l’Europe, l’Histoire de l’art sans les hommes passe par tous les courants artistiques majeurs de l’histoire. Voyagez jusqu’à Munich et apprenez-en plus sur le groupe du Cavalier bleu, créé dans la capitale bavaroise en 1911.
Les œuvres de l’une des figures majeures du groupe, Gabriele Münter, se trouvent au musée Lenbachhaus à quelques minutes à pied du The Charles Hotel. Vous y verrez également la collection la plus importante au monde des travaux du Cavalier bleu.
Les Années folles à Berlin
Revisitez les années 1920 à Berlin à travers les tableaux de Käthe Kollwitz, une pionnière du mouvement expressionniste en Allemagne. À partir du centre-ville, rendez-vous au point central du mémorial à l’extérieur de Neue Wache, non loin de l’Hotel de Rome. Vous ne pourrez pas rester de marbre devant la sculpture sombre de sa piéta, Mère avec son fils mort. Découvrez la vie de Kollwitz à Berlin grâce à la visite numérique Käthe TO GO imaginée par les conservateurs du musée consacré à l’artiste, dans le château de Charlottenbourg, à 30 minutes de notre hôtel.
Le futur des femmes artistes
Selon les mots de l’artiste contemporaine anglaise Tracey Emin lors de sa lecture du livre de Kathy Hessel, “Il faudra attendre encore longtemps avant de rééquilibrer le manque de femmes artistes mais c’est un bon début.” Nul doute qu’avec le réaménagement de la Tate Britain en mai 2023, qui prévoit d’exposer plus d’artistes femmes, la marche du monde va dans la bonne direction.
Explorez l’histoire de l’art à travers les yeux d’une femme dans le confort d’une chambre de Rocco Forte Hotels. Londres, Rome, Munich ou Berlin, découvrez une ville et ses plus beaux musées.
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